Histoire et rénovation du Château d’Uzer :
Histoire et rénovation du Château d’Uzer : Le château d’origine médiévale, a tout d’abord été édifice défensif, avec notamment son imposante tour quadrangulaire, puis demeure seigneuriale. Ensuite, il est devenu, à partir du XVIIème siècle, villégiature bourgeoise. Le château a la sagesse du vécu…
Le village d’Uzer
En Ardèche méridionale, l’histoire des bourgs et des villages débute à la préhistoire, puis au moyen âge. Surplombant le village d’Uzer, sur le plateau calcaire, les Gras, des sépultures mégalithiques ont été découvertes, comme en beaucoup d’autre endroits en Ardèche méridionale. Le dolmen du Ranc de Guilhaumet offre un magnifique point de vue sur les rivières de « la Ligne » et de « la Lande » qui se rejoignent un peu plus loin.

Le village, établi sur le tracé d’une route médiévale reliant Aubenas à Alès, bénéficie encore aujourd’hui d’une position stratégique. Le château a pris place sur cet axe routier à la fin du XIIème siècle.
Cette voie médiéval a elle même suivie, en partie, une voie romaine. En effet, à l’ouest, sur une colline qui domine le village, au lieu dit « la Bastide », on voit encore, bien conservée, une maison forte. Elle a été construite sur un ancien castrum romain. La petite garnison de ce castrum défendait les deux carrefours proches.
Le château
Histoire et rénovation du Château d’Uzer : L’histoire du château est marquée par les familles aristocratiques ardéchoises qui y ont vécu, au rythme de leurs alliances. Par exemple, les Balazuc, Jullien, de la Baume d’Uzer, de la Vernade, de Chalendar…
Mentionné dans les textes anciens dès le XIIème siècle, le château est le résultat de différentes phases de constructions, qui se lisent sur les bâtiments eux-mêmes…
Certaines familles ont laissé à la postérité, sculptés sur les clefs et les consoles des croisées d’ogives de l’ancienne chapelle, leur blasons, (comme les de la Baume d’Uzer). D’autres ont laissé leur nom au château (les de Chalendar).

La tour maitresse quadrangulaire massive, (devenu ensuite donjon), construite en grès calcaire local, faisait partie de la ceinture castrale de défense des mines de plomb argentifère de la cité médiévale de Largentière, lors des grands confrontations entre les évêques de Viviers et les Comtes de Toulouse. Grâce à leur hauteur ou leur position stratégique, toutes ces tours devaient pouvoir communiquer entre elles, de jour comme de nuit, par signaux optiques, feux ou fumées.
Le château, comme beaucoup d’autre naturellement, a vécu de nombreuses modifications. Chaque famille apportant sa pierre à l’édifice… La partie la plus ancienne actuellement encore visible, est la base du donjon, avec au rez-de-chaussée ses « oubliettes » (basse fosse) et au 1er étage sa salle de garde. Avec le logis seigneurial, un grand bâtiment rectangulaire à deux étages avec la « aula », ils datent sans doute de la fin du XIIème/début du XIIIème siècle. Le superbe escalier renaissance, suspendu sur voûtes en demi berceau et arc boutant, monumental, en position centrale est en soi une œuvre d’art. Il date du XVIème siècle.

Les gros travaux de la comtesse de la Marque et du général Mangin
A partir du XVIIème siècle, le château devient une résidence bourgeoise.
Une certaine comtesse de Lamarque, apparentée à la famille de Chalendar, entreprend d’importants travaux à la fin du XVIIème siècle, pour moderniser et embellir le château. Les anciens communs voient leurs granges au 1er étage aménagées en étage noble. De grandes ouvertures y sont percées pour éclairer de vastes pièces avec des hauteurs sous plafond importantes. Un grand balcon est créé pour renforcer l’élégance de la demeure. Ces aménagements témoignent d’un cadre de vie plus confortable et raffiné.
Cependant, c’est le général Joseph-Emile Mangin, qui au début du XXème, fait réaliser de très importants travaux et aménagements. Conseillé par son médecin de s’installer dans cette région pour son climat sec et chaud, le général acquiert le château en 1925, quelques années avant sa retraite. Ayant consacré de 1925 à 1929, plus de 4 années à une rénovation d’envergure, il s’installe définitivement en 1929. C’est à lui que l’on doit notamment le superbe « jardin d’hiver » avec l’étonnante peinture murale qui orne la totalité de la surface de deux de ses murs. Celui au sud est remplacé par une immense et magnifique verrière. Il fait construire les terrasses et conçoit un parc harmonieux. Son passage au château a laissé dans l’esprit des habitants d’Uzer beaucoup de bons souvenirs. Et beaucoup d’histoires et d’anecdotes se racontent à son sujet et celui de son épouse…

Les rénovations récentes
Ces restaurations successives témoignent du soin et de la vision apportés par ses différents propriétaires, faisant du château un lieu où histoire et art de vivre se conjuguent harmonieusement.
La restauration des années 2000, réalisée par Muriel et Eric Chevalier, en auto construction, a permis de redonner une nouvelle vie au château. Elle a été magistralement menée, sans rien de clinquant ni d’artificiel.
Depuis 2013, la nouvelle propriétaire, Véronique Meunier
Depuis son arrivée en 2013, Véronique a su mêler ses harmonies à celles du château, poursuivant cette belle continuité où chaque propriétaire laisse sa marque et nourrit l’histoire toujours vivante du lieu.